Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/89

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complexe. Leur application produit deux effets distincts, très-remarquables : l’un de diminuer la sensibilité ; l’autre d’augmenter la force de la circulation, et par elle, ou, plus directement encore, par l’état du système nerveux, celle des organes moteurs. C’est uniquement à raison de ce dernier effet, que les narcotiques doivent être considérés comme stimulans. Ils en produisent néanmoins encore un autre, mais qui s’identifie si intimement avec chacun des deux premiers, qu’il ne paroît guère pouvoir en être séparé : je veux parler de la forte direction vers la tête, qu’il imprime au sang artériel. Aussi, pour accroître véritablement les forces musculaires, les narcotiques doivent être employés à doses modérées : car, à mesure qu’on augmente la dose, l’engourdissement des nerfs augmente lui-même ; et le cerveau, comprimé de plus en plus, par l’afflux extraordinaire du sang, transmet de moins en moins, et peut finir par cesser entièrement de transmettre aux muscles, les principes d’excitabilité.

D’après ce simple exposé, l’on pourroit, en quelque sorte, par la théorie, entrevoir quel genre de sensations et de perceptions