Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/90

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doit occasionner l’emploi de ces substances. Dans le cours ordinaire de la vie, par l’effet des impressions souvent tumultueuses, et des travaux souvent mal ordonnés, dont elle se compose, de mauvaises répartitions des forces entre les divers organes, ont lieu presqu’inévitablement : des points de sensibilité vicieuse et de concentration d’énergie vitale, se forment dans diverses parties. Alors, l’équilibre se trouve rompu : et quoique cet état lui-même donne fréquemment au système nerveux, une plus grande aptitude à tel ou tel genre particulier d’opérations, il en résulte bientôt cependant, sur-tout lorsque l’attention du centre cérébral ne se trouve pas fortement subjuguée, des impressions de mal-aise qui se proportionnent à l’intensité des spasmes, et plus encore à l’importance des organes qui en sont le siège, ou les excitateurs. Or, les narcotiques dissipent ces spasmes ; ils les dissipent même d’une manière d’autant plus prompte et plus complète, que leur triple action concourt simultanément à cet effet. Car, 1°. il est constant que lorsque la sensibilité s’engourdit, c’est dans les points devenus accidentellement plus sensibles et sans cause locale persistante,