Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/91

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que l’engourdissement se fait sentir d’abord, et qu’il est le plus marqué ; 2°. L’augmentation de force dans la circulation, contribue efficacement à la résolution des spasmes : elle peut même quelquefois les résoudre toute seule, comme cela se prouve par l’efficacité de l’exercice, de la fièvre, ou de certains stimulans employés dans les mêmes cas, et qui produisent des effets directs analogues. 3°. L’engorgement progressif de l’organe cérébral amène la détente générale ; et par une loi constante de l’économie animale, cette détente est d’autant plus entière, que l’état contraire étoit plus fortement prononcé.

Ces premières impressions font éprouver un grand sentiment de bien-être. Mais le bien-être devient bientôt beaucoup plus vif, par l’activité nouvelle qu’impriment au cerveau, l’accroissement d’énergie dans la circulation ; par sa direction vers de nouveaux objets, et par la conscience agréable d’une plus grande puissance musculaire générale. Enfin, la quantité plus considérable de sang qui se porte vers le cerveau, y sollicite de douces oscillations, mêlées d’un léger embarras ; d’où résulte cet état de rêverie vaporeuse, qui, joint à la conscience d’une plus