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relation


tire de l’eau avec beaucoup de peine. Ils revinrent le soir, et nous apportèrent encore une plus grande quantité de poissons et des racines. Ils amenèrent leurs femmes et leurs enfants pour nous voir, et ils s’en allèrent bien pourvus de grelots et de grains de chapelets que nous leur donnâmes. Le lendemain ils se présentèrent avec des vivres semblables à ceux de la veille. Voyant que nous avions une provision de poissons, de racines, d’eau et d’autres objets que nous avions demandés, nous primes le parti de continuer notre voyage. Nous fûmes obligés de nous déshabiller pour déterrer notre barque qui avait été enfoncée dans le sable, et nous eûmes la plus grande peine du monde à la remettre à flot ; car nous étions dans un si pauvre état, qu’un travail même plus facile, aurait suffi pour épuiser nos forces. A peine étions-nous à deux portées d’arquebuses en mer, qu’une vague nous assaillit et nous mouilla tous de la tête aux pieds. Comme nous étions nus, et