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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


qu’il valait mieux nous laisser. Les autres furent convaincus par ce raisonnement et abandonnèrent leur projet. Nous donnâmes à cette île le nom de l’Île du Malheur (Isla del Malhado).

Les habitants sont grands, bien faits, ils n’ont pour armes que des arcs et des flèches, et ils s’en servent avec beaucoup d’adresse. Les hommes se percent la mamelle, il y en a qui les ont toutes deux percées, et ils introduisent dans l’ouverture qu’ils pratiquent un roseau de deux palmes et demie de long et de la grosseur de deux doigts. Ils se percent aussi la lèvre inférieure, et ils y introduisent un morceau de roseau d’un demi-doigt de diamètre. Leurs femmes travaillent beaucoup. Ils habitent cette île depuis le mois d’octobre jusqu’à la fin de février. Ils vivent des racines dont j’ai parlé, et qu’ils retirent de l’eau pendant les mois de novembre et de décembre : ils mangent ensuite du poisson, qu’ils prennent dans des claies de roseaux, après quoi ils se