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raient. Ils conservent les arêtes des poissons et des couleuvres qu’ils ont mangés, ainsi que d’autres objets pour les réduire en poudre et s’en nourrir. Les hommes ne portent jamais les fardeaux, ce sont les femmes, ainsi que les vieillards qu’ils maltraitent cruellement. Ces Indiens n’aiment pas autant leurs enfants que ceux dont nous avons parlé : plusieurs se livrent au péché contre nature. Les femmes sont extrêmement maltraitées ; sur vingt-quatre heures elles n’en ont que six pour se reposer ; elles passent le reste de la nuit à faire sécher prés du feu les racines qui leur servent d’aliment. Aussitôt que le matin arrive, elles travaillent à la terre, vont chercher du bois et de l’eau, et s’occupent à d’autres ouvrages. Ces Indiens sont trés-voleurs, et quoique bien unis, aussitôt que le père ou son fils tourne la tête, ils se volent l’un l’autre ce qu’ils peuvent. Ils sont très-menteurs et très-passionnés pour une certaine liqueur qu’ils préparent. Ils ont une si grande habitude de