Page:Cabeza de Vaca - Relation et Naufrages, trad. Ternaux-Compans, Arthus Bertrand, 1837.pdf/170

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
159
d’alvar nuñez cabeça de vaca.


turels se nomment Avavares, ils parlent une langue particulière. Ils portaient des arcs à nos anciens maîtres, et faisaient du commerce avec eux. Quoique leur langage diffère de celui de ces derniers, et qu’ils forment une nation à part, cependant ils les comprennent. Les nôtres avaient été chez les Avavares ce jour-là même. Aussitôt toute la peuplade nous offrit des tunas, parce qu’ils avaient déjà entendu parler de nous : ils savaient que nous guérissions les malades, et connaissaient les miracles que le Seigneur opérait par notre moyen. C’en était déjà un bien grand que de nous avoir ouvert une route dans un pays si peu habité, de nous faire trouver des hommes dans des endroits où le plus souvent il n’y en a pas, de nous protéger dans tant de dangers, de ne pas permettre que l’on nous tuât, de nous nourrir pendant une si grande famine, et de disposer ces gens à bien nous traiter comme nous allons le raconter.