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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


nous y restâmes, le gouverneur remplaça les gens qui l’avaient quitté : il se pourvut d’armes et de chevaux. Un gentilhomme de ce port, nommé Vasco Porcallo[1], bourgeois de la

  1. Porcallo prit part dans la suite à l’expédition de Ferdinand de Soto. Voici ce qu’en dit Garcilasso :
    « Porcallo était un gentilhomme de bonne famille riche et très-brave. Il avait longtemps porté les armes et souffert de grandes fatigues en Europe et en Amérique si bien qu’étant vieux et las de faire la guerre, il se retira à la Trinité, ville de l’île de Cuba ; mais sur la nouvelle de l’arrivée de Soto à Sant-lago de Cuba, il alla le voir, s’arrêta quelques jours dans cette ville, et comme il y vit de belles troupes et de magnifiques préparatifs pour la Floride, il fut tenté malgré son grand âge de reprendre les armes. Il offrit donc sa personne et toutes ses richesses au général qui le reçut avec joie et loua sa résolution ; de sorte que pour reconnaître avec honneur l’offre que ce capitaine lui avait faite, Narvaez le fit son lieutenant général à la place de Nuno de Tobar, qui sans son aveu, s’était marié à la fille du seigneur de Comère (Garcilasso Conquista de la Florida, cap. XI). » Le gentilhomme d’Elvaz, qui a écrit l’Histoire de la conquête de la Floride, que M. Citry de la Guette a traduite en français (Paris 1683, 1 °) raconte une anecdote assez curieuse sur un intendant de Porcallo.
    Les Indiens de Cuba étaient tellement maltraités par les Espagnols, qu’ils préféraient la mort à cette tyrannie, et allaient par bande se pendre dans les bois. Cet intendant, apprenant que les esclaves de son maître avaient pris la même résolution, alla les trouver dans leur retraite, il s’approcha d’eux une corde à la main, et leur dit : Vous êtes décidés à mourir pour aller au pays de vos pères ; eh bien ! le seigneur