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relation


Nous commençâmes à remarquer un nouvel usage : les Indiens qui apprenaient que nous approchions ne venaient plus nous recevoir ; nous les trouvions chez eux, qui en avaient rassemblé d’autres pour nous voir. Tous étaient assis le visage tourné contre les murailles, la tète baissée, les cheveux rabattus sur leurs yeux. Au milieu de la maison était ramassé tout ce qu’ils possédaient. Dans ce pays on nous donna, pour la première fois, un grand nombre de manteaux de peaux, et de plus les naturels nous firent présent de tout ce qu’ils possédaient. Ce sont les gens les mieux faits que nous ayons vus : ils sont très-adroits, très-vifs, nous comprenaient et nous répondaient mieux que tous les autres. Nous leur donnâmes le nom de gens des Vaches, parce que c’est dans les environs que l’on en prend le plus grand nombre. Pendant cinquante lieues, en remontant la rivière, on en tue une quantité extraordinaire. Ces gens sont tous nus, comme les premiers que nous avions