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relation


cet état, ce qui sera très-facile, car pendant deux mille lieues que nous avons faites par terre, ou par mer, sur nos barques, et pendant dix mois que nous avons voyagé après notre esclavage, nous n’avons trouvé dans ce pays aucune trace d’idolâtrie.

Nous avons traversé d’une mer à l’autre, et d’après des observations faites avec beaucoup de soin, nous avons remarqué qu’il pouvait y avoir douze cents lieues dans la plus grande largeur. Nous avons appris que sur la côte du Sud, on trouve des perles, beaucoup de richesses, et que c’est la partie la meilleure de tout le pays.

Nous restâmes jusqu’au 15 mai dans la ville de Sant-Miguel. Nous fîmes un séjour aussi long, parce que voulant se rendre à la ville de Campostelle, résidencedu gouverneur Nuño de Guzman, on est forcé de faire cent lieues dans une contrée tout à fait déserte et ennemie. Nous fûmes obligés de voyager avec nos gens et vingt cavaliers qui nous accompagnèrent