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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


prîmes quatre Indiens, nous leur montrâmes du maïs et des patates pour voir s’ils connaissaient ces aliments ; car jusqu’alors nous n’en avions pas encore vu dans le pays. Ils nous menèrent à leur village, qui était au fond de la baie et peu éloigné de là. Ils nous firent voir un peu de maïs qui n’était pas encore mûr. Nous trouvâmes un grand nombre de caisses, dont font usage les marchands espagnols ; dans chacune était un cadavre recouvert de cuirs de cerfs teints. Le commissaire, croyant reconnaître que c’étaient des objets d’idolâtrie, fit brûler les caisses et les cadavres. Nous trouvâmes des morceaux de toiles peintes, et des panaches qui semblaient provenir de la Nouvelle-Espagne. On vit aussi quelques traces d’or. Nous étant informés près des Indiens où ils avaient eu ces objets, ils nous apprirent par signes qu’il y avait fort loin de là une province nommée Apalache ; et leurs gestes indiquaient qu’on y trouvait une grande quantité du métal que nous estimions tant. Ayant