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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


ils ne souffrirent pas ce désordre sans en avertir le gouverneur et les officiers de votre majesté. Nous leur fîmes des reproches, et nous leur exposâmes dans quelles circonstances ils abandonnaient sans ressources leur chef et les malades, et quittaient le service de votre majesté. Alors ils consentirent à courir tous le même destin sans se séparer. Dès que le gouverneur en eut connaissance il les fit appeler, demanda à chacun son avis sur les moyens de sortir de ce pays, et engagea à chercher un remède que l’on ne trouvait pas. Le tiers des hommes était malade, et nous étions certains de le devenir tous : nous ne voyions d’autre terme à nos maux que la mort qui nous paraissait horrible dans un tel pays. Tous ces inconvénients ayant été examinés, et plusieurs remèdes proposés, nous nous arrêtâmes à un seul fort difficile il est vrai à exécuter : c’était de construire des vaisseaux pour nous embarquer. Tout le monde regardait cela comme une chose impossible ; car