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ÉLISABETH VERDIER




PREMIÈRE PARTIE


I

Les jardiniers donnaient une dernière façon aux parterres, et groupaient les caisses de lauriers-roses et d’orangers sur la terrasse qui regarde la mer ; les valets relevaient les portières des antichambres et les stores des vérandas, ouvraient les appartements de réception, et enlevaient les battants des portes ; les lustres étaient préparés et les jardinières remplies de fleurs. Tout enfin revêtait sa livrée de fête dans la villa princière assise au versant du coteau d’Ingouville, d’où le riche armateur havrais semblait contempler l’Océan, comme le suzerain satisfait regarde un fief qui paie bien ses redevances.

— Madame, dois-je servir le couvert avec le service de Chine, ou avec le service de Saxe ? demanda la femme de charge qui venait de frapper au cabinet de toilette de madame Verdier.