Page:Cadiot - Elisabeth Verdier.pdf/376

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elle brille dans le monde, toujours puissante et respectée, toujours jolie…

— Mais, dira-t-on, la morale ? — La morale ? Elle ne gagne rien à se commettre avec l’hypocrisie, pas plus qu’à transiger avec la vérité. Je pourrais dire que Rosine devint laide, fut démasquée et demeura en même temps repoussante et déshonorée. Mais je ne combine pas une fable pour l’édification de mes contemporains, je raconte une histoire. Or, dans la vie, combien d’Armand qui prospèrent et de Rosine de Varrodes qui lèvent haut, jusqu’au bout, l’impudeur de leur front ! J’aime mieux terminer par un tableau vrai, un récit pris dans le vif de la réalité : — laissant Élisabeth expiant sous sa robe de bure, et Rosine triomphante, conservant jusqu’au delà des années sa beauté replâtrée… — et conclure :

Si les fautes des âmes nobles et généreuses sont parfois si rudement châtiées, tandis que les vilenies et les crimes semblent servir d’échelons au triomphe des âmes basses et endurcies, ne serait-ce point qu’il suffit aux premières de l’expiation d’ici-bas, tandis que l’éternelle justice attend les autres au « par delà ? »


FIN



F. AUREAU. — Imprimerie de Lagny.