Page:Cadiot - Fragments sur les campagnes d Italie.djvu/30

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me rappelai qu’en effet au moment d’arrêter les chevaux, ce même monsieur s’étant trouvé sur mon chemin, lui aussi, pour rendre ses services, j’avais été réduit à la triste nécessité de lui donner un coup de coude pour passer en avant. C’était ce coup de coude qui nous faisait faire connaissance.

— Monsieur, lui dis-je, je me rappelle en effet vous avoir poussé dans mon empressement d’atteindre les chevaux de son altesse impériale ; mais le coup de coude que vous avez reçu n’était destiné qu’à celui, en général, qui me bouchait le chemin où le devoir m’appelait, et nullement, je vous l’assure, à vous en particulier. Je suis d’autant plus fâché de ce qui est arrivé, que je crois avoir remarqué que vous aussi, Monsieur, étiez en train de porter vos secours. D’ailleurs, cela s’entend : je suis tout-à-fait à votre disposition.

Ma déclaration fut plus que satisfaisante : il ôta poliment son chapeau et s’en alla. Je dois lui rendre la justice de dire qu’il avait l’air d’un homme comme il faut.