Page:Cadiot - Fragments sur les campagnes d Italie.djvu/29

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Cette preuve sanglante de repentir et de dévouement fut plus que suffisante ; le capitaine se précipita vers lui et le serra dans ses bras.

Oreste était réconcilié avec Pylade.

Un jour, à Vienne, je me promenais avec un de mes camarades sur la place de St-Étienne, à l’ombre de la fameuse cathédrale du même nom, quand nous vîmes venir du Prater une voiture de la cour, attelée de six superbes bais, qui galopaient en désordre, et dont il était facile de voir que le cocher n’était plus le maître. Non loin de nous, les chevaux commencèrent à s’emporter. Mon camarade et moi, comme par instinct, nous sautâmes en avant, parvînmes à en attraper deux par les rênes et les arrêtâmes si vite, qu’effrayés, ils tombèrent sur le pavé. — La voiture s’arrêta. — Profitant du moment favorable, nous courûmes à la portière et l’ouvrîmes. — L’archiduchesse Sophie, mère de notre empereur, accompagnée d’une dame de cour, en descendit et, vu l’état alarmant des chevaux, dont la moitié était par terre tandis que l’autre se cabrait, s’en retourna à pied au château.

Heureux de ce que nous avions fait pour si haute et si puissante dame, nous allions continuer notre promenade, quand un monsieur en bourgeois m’aborda, et me demanda si j’avais eu l’intention de l’insulter. Je le regardai d’abord avec étonnement ; mais bientôt je