Page:Cadiot - Minuit.pdf/125

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— Oui… oui… oui… c’est cela ! répétait Naigeot, au comble de la joie de s’entendre proposer tant de bonnes choses, dont il n’avait jamais ouï parler.

— Avec les hors-d’œuvre, les entremets, les vins et le dessert qui conviennent ?

— Oui… oui… — Voici mon adresse : rue Copeau, pension Buneaud. — Vous demanderez M. François Naigeot, le frère de M. Dominique Naigeot qui…

— C’est bien, cela suffit, Monsieur. — À quelle heure ?

— À six heures.

— Je crois que je vais bien dîner, pensa Naigeot en remontant dans son coupé, et ces pauvres diables aussi ! — Le fait est qu’elle n’est point bonne, la cuisine du père Buneaud, pouah !

— Où faut-il aller maintenant, bourgeois ? demanda le cocher.

— Menez-moi où vous voudrez… où vont les gens riches.

— Aux Champs-Élysées ? au bois ?

— Oui !

Naigeot se laissa conduire, en s’abandonnant à ses rêves, bien enfoncé dans son coupé comme un chat dans sa fourrure quand il fait son rouet, selon l’expression des ménagères.

Mais après deux heures de promenade, il se prit à examiner les équipages qui croisaient son coupé en tous sens, et à comparer la mise des cavaliers qui faisaient caracoler leurs chevaux sur la chaussée, avec la