Page:Cadiot - Minuit.pdf/124

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Oui.

— Ah bon ! connu !… On y va !

Le cocher fouetta son cheval et le lança dans la direction du Palais-Royal.

Pendant le trajet, Naigeot eut le temps de se remettre et de rappeler ses souvenirs.

Il entra délibérément chez le célèbre fournisseur des meilleures tables du monde, et demanda si on pourrait lui apporter un dîner.

— Sans doute, répondit le chef de la maison. Polir combien de personnes ?

— Une vingtaine.

— Bien. Quel prix voulez-vous y mettre ? — Est-ce à forfait ?

— Comme vous voudrez ! je paierai le prix qu’il faudra. Je désire de bonnes choses.

— Monsieur veut-il faire sa carte.

— Quelle carte ?

— Celle du menu… Voulez-vous une dinde truffée pour rôti ?

— Oui, c’est cela ! s’écria vivement Naigeot, car il se souvenait d’avoir entendu parler d’une dinde truffée comme d’un mets exquis et réservé aux gens riches. — Oui, c’est cela ! une dinde truffée !

Et avec cela un turbot sauce homard, un potage à la bisque, des cailles en caisse, un salmis de faisan… dit avec volubilité le marchand de comestibles, qui vit tout de suite à qui il avait affaire.