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D’ailleurs, les religions s’accordent pour honorer les morts, et la religion catholique particulièrement, nous apprend que nous avons sur eux, et qu’ils ont sur nous, une influence directe et toute-puissante.

Si l’on se souvient, peut-on revoir encore ceux dont on a gardé le souvenir ?

Peut-on correspondre d’un monde à l’autre par des signes sensibles comme on correspond par la prière ?

Est-il plus facile aux bienheureux ou aux réprouvés de se manifester encore à ceux qui les pleurent ou qui ont cessé de les craindre ?

Est-ce Dieu ou le génie du mal, qui laisse les âmes revenir sur la terre ?

Existe-t-il des apparitions ailleurs que dans les imaginations blessées, et le merveilleux est-il la révélation obscure d’un monde surnaturel ou bien seulement la poésie des sentiments exaltés ?

À toutes ces questions, la philosophie vulgaire sourit, sans pouvoir jusqu’à présent justifier la témérité de son sourire, et la foi nous répond par de nombreux passages des Saintes-Écritures et de l’histoire de l’Église.

L’Évangile nous dit, qu’à la mort du Sauveur, des cadavres ressuscités étaient sortis de leurs tombeaux et s’étaient montrés dans la ville sainte ; et le christianisme, par sa doctrine de la résurrection, vulgarisa en quelque sorte de pareils prodiges. On vit, l’évêque Spiridion consulter jusque dans la tombe, sa