Page:Cadiot - Minuit.pdf/185

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tuaire et on emporta Naigeot garrotté sur une des civières. Il passa en jugement. Toutes les preuves étaient réunies contre lui et, sans sa folie évidente et déclarée, il aurait infailliblement été condamné au dernier supplice.

Après trois mois d’instruction, le tribunal le fit transférer de son cachot dans un cabanon de l’hôpital des fous.

Il y mourut dix ans après.

Sur le registre des décès, le médecin en chef de l’hospice écrivit à la date du 18 juillet 1850, la note suivante :

« Le n° 72 décédé aujourd’hui pendant un accès, avait été placé dans la maison, en 1841, d’après un jugement de la Cour criminelle. Depuis cette époque, il n’a pas cessé d’être en proie à des accès intermittents de fureur et d’imbécilité. Aucune lueur de raison ne lui est jamais revenue. Toutefois, dans ses moments de calme, il s’amusait à faire d’interminables comptes de commerce sur un grand livre tenu fort proprement. Examen fait de ces comptes, j’ai reconnu qu’ils étaient toujours justes, que les additions ne contenaient pas une erreur, et que les balances étaient parfaitement exactes. »

Monsieur et madame Moitessier, qui sont catholiques, ont élevé une chapelle à Notre-Dame-de-Bon-Secours.