Page:Cadiot - Minuit.pdf/184

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Au moment où il allait franchir le seuil, il trouva le passage barré par une muraille vivante. La foule qu’il avait entendue venir était là, haletante, pressée, demandant vengeance.

Avant qu’il eût distingué un cri ou un visage il se sentit garrotté par des mains vigoureuses.

— Au nom de la loi ! cria la voix solennelle d’un officier de justice.

Le teneur de livres étourdi se laissa prendre sans tenter un effort.

On l’écarta du passage, on ouvrit les deux battants de la porte, et trois civières drapées de noir apparurent au milieu de la foule.

En reconnaissant le corps de sa belle-sœur et ceux des commis, Naigeot poussa un dernier cri, strident et aigu : le cri de la folie triomphante.

— Oui, criait le peuple en fureur, c’est lui le coupable, c’est lui l’assassin !

— On l’a vu revenir seul et se cacher dans l’ombre comme les meurtriers !

— Il avait oublié que le flux dénoncerait son crime en ramenant les cadavres !

— On a retrouvé son bateau de sauvetage et la rame encore sanglante avec laquelle il a frappé sa sœur !

— Voici les billets de banque qu’il emportait, en fuyant comme un voleur !…

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On déposa les trois cadavres dans la maison mor-