Page:Cadiot - Minuit.pdf/204

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queurs ont recueillies sur cette grande famille, il en était une, qui assurait que, presque toutes les branches de l’arbre généalogique finiraient par des femmes, et que ces femmes, les dernières de la race, se rapprocheraient surtout de la commune origine qui plantait ses racines au pays des fées.

Cette légende n’était plus guère présente qu’à la mémoire des vieux serviteurs de la maison de Verghten, quand la jeune Isobel se trouva, par la mort de son oncle, l’unique héritière de ce rameau de l’immense arbre généalogique des Jagellons. Isobel de Verghten n’était point riche ; mais comme elle était fort belle, et que les barons de Saul avaient déjà été alliés une fois à la maison de Verghten, le sire Ulrich demanda et obtint sa main.

Ulrich était alors, il y a trente ans de cela, un noble et hardi paladin. Il semblait le type vivant de ces preux des antiques races, qui soulevaient sans efforts les énormes masses d’armes que nous ne pouvons plus voir maintenant sans effroi suspendues au-dessus de l’âtre des vieux châteaux féodaux ; qui buvaient le coup de l’étrier dans ces hanaps immenses trop lourds pour nos bras affaiblis, et trop copieux pour nos estomacs dégénérés.

Son unique plaisir était de s’exercer à tous les violents exercices du corps, qui rendaient nos anciens héros si forts et si vaillants. Il aimait à manier, avec des mouvements agiles, les lourdes épées à deux mains