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— Monseigneur, dit-il, c’est madame Isobel, la châtelaine de Linkenberg !

Pour la première fois, depuis le récit de son hôte. Franz éprouva une sensation de terreur à cette apparition inattendue. — Qui l’avait appelée ? — Que venait-elle faire ?

Ce fut rapide connue la pensée, car à peine le valet l’avait-il annoncée, que madame Isobel entra majestueusement. suivie de son page.

Ses yeux noirs lançaient des lueurs dévorantes dont l’attrait était invincible. Ses mains blanches et diaphanes semblaient promettre d’enivrantes caresses. Ses cheveux. qui semblaient des nuées lumineuses, entouraient son front d’une radieuse auréole.

Elle promena autour de la chambre ce regard fixe et tout-puissant qui lui soumettait à jamais ceux qui l’avaient une fois reçu.

— Maître Sturff, dit-elle, vous êtes un savant élève de Corneille Agrippa de Nettesheim, l’astrologue illustre de madame Louise de Savoie. Vous avez la science de l’avenir comme celle du passé. Moi, Isobel de Verghten, veuve des sires de Saul et d’irrenfels, je vous demande de chercher ma destinée dans le livre divin dont les caractères sont des étoiles, et d’y voir si je dois attendre un nouvel époux.

Sturff, à son tour, regarda fixement la Ressuscitée comme pour lui prouver qu’il bravait ses fascinations.