Page:Cadiot - Minuit.pdf/234

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— Enfant ! pauvre enfant ! pauvre fou !

— Oh ! mais je vais te tuer, sais-tu ? s’écria Franz en saisissant Sturff à la gorge avec l’énergie de la colère : oh ! mais tu vas mourir si tu ne parles à l’instant ! — Hérite tes paroles magiques, mon maître, envoie vite tes messagers infernaux, ou ton heure a sonné !

D’un bond, maître Sturff se dégagea de l’étreinte du jeune homme, et avec un seule ! fort de poignet, il le rassit sur l’escabelle de chêne.

— Je suis plus tort que toi, ami, reprit-il. — Il faut prendre, pour me convaincre, d’autres moyens que ceux de la foire brutale, car tu es ici prisonnier, et s’il me plaisait de t’y tenir de longues heures et de longs jours, j’y parviendrais sans peine, de par Dieu ou le diable !

Alors, Franz éclata en sanglots et se roula aux pieds de son vainqueur.

— Oh ! je t’en prie, disait-il d’une voix suppliante, que je la voie seulement ! qu’elle me parle ! qu’elle connaisse mon amour et me donne un regard !

En cet instant, un coup de marteau retentit à la porte extérieure de la maison. Il faisait grand jour, mais une visite était chose si rare chez maître Sturff, que ses sourcils se froncèrent pendant qu’il prêtait l’oreille.

La porte s’ouvrit, et le valet du magicien monta précipitamment l’escalier et arriva tout bouleversée chez son maître :