Page:Cadiot - Minuit.pdf/242

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Le page s’arrêta enfin, et montrai» Franz la chapelle du manoir toute resplendissante d’or et de fleurs. L’autel était paré comme aux jours de grandes fêtes, et la lampe du sanctuaire lançait sa plus large flamme. Au pied de l’autel deux trônes étaient dressés. Deux prie-Dieu supportaient des missels dorés et un anneau nuptial.

— Voilà, dit le page, les préparatifs du mariage de Monseigneur ! Un chapelain est venu de loin, et madame Isobel attend Votre Vitesse dans la salle d’honneur pour marcher à l’autel.

Franz ébloui, presque fou d’étonnement, de terreur et d’amour, ne put ni réunir en une seule idée ses impressions éparses, ni proférer une parole. Machinalement et en proie à une extase inconnue, U subit le page dans les mille détours de ce manoir immense.

À travers les perceptions confuses de son esprit il essaya de retrouver une lueur de raison, pour se persuader, qu’il s’était endormi la veille dans l’église de Sainte-Ursule, et qu’il continuait de mêler à un affreux cauchemar, les folles ivresses d’un rêve d’amour.

Alors, il se laissa conduire, fasciné par de séduisantes images : et, chassant loin de lui, toutes les inquiétudes delà réalité, il ne craignit plus que le réveil.

Mais, loin de disparaître au moment suprême, la fantasmagorie continua, car, tout à coup, dans une salle plus splendide encore que toutes les autres, Franz se trouva devant Isobel éblouissante de diamants et d’or.

Jamais le pauvre étudiant ne l’avait rêvée si belle,