Page:Cadiot - Minuit.pdf/244

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L’étudiant obéit, toujours sous l’empire d une irrésistible fascination ; mais, à peine eut-il entré l’anneau jusqu’à la seconde phalange de cette main transparente et fine, qu’il sentit ses reins serrés comme par un ressort d’acier.

— Venez, mon époux ! venez avec votre bien-aimée ! Venez avec cette Isobel qui attirait invinciblement votre cœur, qui occupait toutes les pensées de votre esprit, et qui veut boire tout l’amour de votre âme, disait la châtelaine, en entraînant son époux vers la chambre nuptiale.

— Viens, mon Frantz ! venez, sire châtelain 1 voici voire manoir ! voici vos domaines ! voici vos vassaux ! voici votre épouse ! voici votre chambre à riches tentures ! voici votre lit à rideaux de pourpre, à colonnes de cristal, à moelleux coussins !

Mais tandis qu’Isobel emmenait Franz en suivant ta haie des serviteurs muets, on entendit les sentinelles du pont-levis donner du cor à pleins poumons, et le page se précipita sur les pas des époux.

— Que Votre Altesse m’excuse, dit-il à madame Isobel, mais le magicien de Cologne est à la poterne du château. C’est en vain que les gardes lui ont dit de s’éloigner, comme Votre Altesse l’a mandé, il veut être introduit.

— Qu’il entre, le sorcier ! qu’il entre ! maître Sturff de Cologne et qu’il voie mes belles noces ! — Allez le chercher, et conduisez-le devant cette haute fenêtre, solide-