Page:Cadiot - Minuit.pdf/245

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ment détendue par un fin grillage d’acier, qui de la plate-terme, plonge jusqu’à notre alcôve ! Qu’on l’amène, et vite ! et que, pour escorte, quatre archers le tiennent et raccompagnent jusqu’à mon balcon !

Et, l’on fit de Sturff comme avait dit la châtelaine. Quatre hommes d’armes le portèrent jusqu’au balcon, dont la fenêtre s’ouvrait sur cette chambre éblouissante de lumière et d’or. À travers le grillage, il put voir son ami, son entent presque, ivre d’amour aux bras d’Isobel.

Il poussa un cri déchirant et voulut s’élancer pour le défendre et i enlever à la Ressuscitée. Mais les mailles serrées de l’acier se raidissaient contre ses efforts, et les archers i entouraient comme d’une muraille vivante.

Isobel regardait avec mépris les convulsions de son ennemi vaincu, qui épuisait ses forces dans une lutte inutile, et d’une voix enivrée elle appelait son nouvel époux.

— Viens, ô mon doux ami, disait-elle ; pose ta tête sur mon cœur… écoute-le t’aimer !

Et, Isobel prit la tête du jeune homme dans ses belles mains, pour la poser sur sa poitrine.

Mais, aussitôt, le front de Franz se flétrit comme une fleur séchée par les ardeurs du soleil, et ses cheveux, ses beaux cheveux blond-cendré, blanchirent comme le lin roui sous la rosée du ciel.

— Plonge tes regards dans les miens, doux ami !

Isobel la ressuscitée fixa la flamme de ses yeux sur les yeux limpides de l’étudiant.