Page:Cadiot - Minuit.pdf/246

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Et les yeux de Franz s’enfoncèrent dans leurs orbites, ses prunelles s’arrêtèrent fixes dans l’iris, et se couvrirent d’un nuage, comme celles des trépassés !

— Échangeons un premier baiser, doux ami !

La femme pâle, à l’œil de feu, à la chevelure brillante comme la lumière, entoura Franz de ses bras et le baisa de ses lèvres avides…

Et, tandis que Sturff s’échappait par un effort suprême, le fol étudiant roulait à terre en exhalant son dernier soupir !…

. . . . . . . . . . . . . . .

Le lendemain, l’archevêque de Cologne s’en vint avec son clergé pour quérir madame Isobel, qui faisait tendre son manoir de deuil pour les funérailles de son quatrième époux. Sturff avait appelé tous les docteurs d’Allemagne pour faire justice de la willie. « Et fut la dite Isobel si malmenée par les docteurs, dit la légende, que jamais plus on ne la revit. »

Cependant, bien longtemps encore les mystiques l’ont cherchée sur le Rhin, dans les bois touffus, ou derrière les murs ruinés de son château… puis ailleurs encore… puis partout !… Partout !… hors de ce qui est réel !

En vain, des jeunes filles simples et pures comme la sœur de Franz les appellent, en vain les gens sages leur crient de ne pas jeter leur cœur en pâture au monstre qui dévore… Ils courent, ils courent encore, après la fée décevante… après Isobel !… après l’IDÉAL.