Page:Cadiot - Minuit.pdf/28

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avez dû le remarquer, convient aux goûts fadasses les plus divers :

— Un goût de noisette.

Quoique jeune encore, Sylvain Maréchal était cruellement atteint par une maladie de foie, et ses amis n’ignoraient plus qu’il fallait prévoir sa fin prochaine. Elle fut cependant plus prompte qu’on ne devait l’attendre, car il mourut Le 18 janvier 1809, au milieu de la discussion sans cesse renouvelée sur l’immortalité de l’âme.

La douceur de son caractère ne se démentait que dans ces occasions. Mais pour cette fois, elle ne l’abandonna pas un instant. Il sentit la mort arriver et se borna à répondre :

— Mes amis, bataillez tant qu’ii vous plaira, pour moi, je m’en vais. La nuit est venue pour moi.

Il avait pris l’habitude par une sorte de jeu d’esprit, de faire avec ses amis des conversations en vers blancs :

En ce moment, il ajouta après une période :

     Dormons jusqu’au bon temps,
     Nous dormirons longtemps !…

Puis il voulut, avant d’expirer, donner à sa femme des renseignements sur l’état de leur modique fortune. Il lui rappela quelques sommes prêtées à des amis ou déposées en diverses maisons, et lui indiqua la place où elle pourrait trouver les titres de ces prêts et de ces dépôts. Ensuite, il se pencha vers mesdames P*** et Gacon-Dufour, qui étaient près de