Page:Cadiot - Minuit.pdf/303

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ments de la vieille femme, pour la petite créature qui se roulait à ses pieds, lui grimpait sur les genoux, ajoutait une fleur à son bonnet ou une boucle à ses cheveux blancs.

— Tu vas avoir une charmante petite fille, disait à Rouvières un peintre de ses amis.

— Oui… répondit-il d’un ton distrait. — Mais bien bruyante, bien gâtée…

Un moment après, il passa près de la cheminée pour présenter à sa belle-mère un député influent. Pâquerette lui prit les jambes en l’appelant papa, et en riant aux éclats. »

Madame de Meillac leva les yeux sur son gendre et aperçut un léger signe d’impatience, comprimé sous le masque agréable qu’il fut obligé de prendre pour embrasser la petite fille.

Elle soupira, lança un regard défiant sur cet homme qui allait devenir le maître sévère de l’enfant adorée, et embrassa Pâquerette une fois de plus.

— Pourvu qui ne la rende pas malheureuse ! pensa-t-elle.

— Voilà une petite espiègle, que notre ami va faire mettre en pension avant six mois, dit le peintre au député.

— Le croyez-vous ?… Au fait, on dit que toute la fortune de madame Bouvières retournera à mademoiselle de Marneroy, et, sans se l’avouer peut-être, Rouvières hait déjà l’enfant qui lui reprendra un jour cette