Page:Cadiot - Minuit.pdf/307

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rut contrarié de cette idée. Et surtout, de grâce, ne cherchez pas à la rendre perpétuelle, en vous faisant toujours présent un triste souvenir. — Appelons notre fille Pauline ou Henriette, mais non pas Marguerite !

— Qu’importe ? si au contraire, ce nom trompe les regrets de votre femme comme la ressemblance qui est déjà visible pour tout le monde ! dit madame de Meillac.

M. Bouvières fronça violemment les sourcils.

— Allons donc ! chère maman, dit-il à demi-voix en se penchant vers madame de Meillac, n’encouragez pas ces folies !

— Pâquerette, Pâquerette ! murmurait madame Rouvières qui souriait et pleurait en berçant son baby.

M. Rouvières se leva de table et se promena de long en large dans le boudoir pour contenir un malaise évident.

— Mais, ma chère amie, dit-il après quelques instants de silence, Pâquerette, notre chère enfant n’est pas morte sans doute… ou du moins nous n’avons pas la preuve de sa mort. Elle a disparu, mais nous la retrouverons. La police tout entière mise à sa recherche, et ne peut manquer d’en avoir un jour des nouvelles. Ce n’est pas dans un pays civilisé comme le nôtre que les enfants sont enlevés ainsi pour ne plus reparaître.

— Pâquerette, Pâquerette ! répétait sans l’entendre madame Rouvières qui semblait avoir oublié le monde réel pour se réfugier dans un monde imaginaire.