Page:Cadiot - Minuit.pdf/309

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qui ne parle pas, qui ne sourit pas, mais qui grandira !

M. Rouvières prit l’enfant des bras de sa femme et le rendit à la nourrice.

— Emportez la petite, dit-il d’un ton d’autorité contenue. — Ma chère, ajouta-t-il en prenant le bras de sa femme, ma chère, vous souffrez, et dans votre état une pareille exaltation ne peut être que dangereuse. Retirez-vous dans votre chambre et reposez-vous. — Allons, venez avec moi.

Madame Bouvières se leva et suivit son mari. Quand tous deux furent sortis et que la nourrice eut quitté le boudoir, les trois vieilles gens se regardèrent en pleurant.

— Ma pauvre fille ne se consolera jamais, dit madame de Meillac.

— Mais, s’écria son beau-frère, cette enfant se retrouvera morte ou vive, après tout ! Toute la police du royaume ne restera pas impuissante devant ce rapt inouï

— Une enfant de six ans qui sait son nom et son adresse, ne disparait pas ainsi, ajouta madame d’Aydie.

— Il y a là-dessous quelque horrible catastrophe, murmura la grand’mère en secouant la tête. Ma pauvre enfant est morte !

— Morte ! Réfléchissez à ce que vous dites, ma sœur. Il y aurait donc eu un assassinat alors ? Et, quelle personne au monde pouvait avoir intérêt à la mort de Pâquerette ?