Page:Cadiot - Minuit.pdf/32

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heureuse de voir que vous devez maintenant croire à l’immortalité de l’âme.

L’athée la regarda sans répondre, comme si, le but de son apparition rempli, il n’avait plus rien à dire à des oreilles mortelles ; puis il reprit le chemin de la porte et disparut.

Au moment où ma mère s’élançait de son lit pour suivre le fantôme et se bien convaincre de sa vision, elle entendit des pas précipités dans le corridor.

La porte s’ouvrit, et madame Dufour, éperdue, se jeta dans ses bras.

— Ah ! s’écria-t-elle d’une voix tremblante et entrecoupée, ma chère amie, je viens de voir M. Maréchal…

Ma mère recula d’un pas et resta stupéfaite.

— Vous l’avez vu ?

— Oui !

— L’avez-vous aussi entendu ?

— Je l’ai vu et entendu comme je vous vois et vous entend.

— Comment était-il ?

— Exactement comme nous l’avons vu quelques jours avant sa mort.

— Que vous a-t-il dit ?

— Il m’a dit. Ah ! mais, ma chère amie, c’est incroyable, c’est impossible… Il m’a dit qu’il avait caché quinze cents francs en or dans un secret, derrière son bureau au collège Mazarin… dans l’intention de faire élever sa maison d’un étage… et