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tané de Pâquerette qui fut emmenée à la campagne par sa grand’mère.

Madame Rouvières était incapable de soupçonner d’un crime le mari qu’elle aimait. Elle s’accusait, même, d’avoir aidé à son égarement par ses allusions continuelles à la ressemblance de ses deux filles dont elle se plaisait à ne faire qu’une. Aussi, entourait-elle le malade de soins et de tendresse, et ne songeait-elle qu’à le rappeler peu à peu au sentiment de la vie réelle.

Rouvières n’entendant plus parler de Pâquerette et ne la voyant plus s’agiter autour de lui, s’apaisa de jour en jour davantage. Enfin il put soutenir la conversation et recevoir quelques amis.

Sa femme le crut sauvé et cessa de lui faire garder la chambre.

Bientôt, il fut assez remis pour reprendre sa vie habituelle. Il sortit. Il alla dans le monde. Il reçut chez lui.

Par une de ces habitudes irréfléchies, qui nous gouvernent souvent à notre insu, madame Rouvières continuait d’habiter la chambre de Pâquerette, car le médecin ne lui avait fait aucune prescription à cet égard.

La première fois que Rouvières entra dans cette chambre, ses yeux se fixèrent avec égarement sur la dalle de la cheminée. Puis, il regarda avec inquiétude autour de lui. Ne voyant que sa femme, qui brodait les yeux baissés sur son ouvrage, il parvint à vaincre