Page:Cadiot - Minuit.pdf/73

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Par un mouvement plus prompt que la pensée, la pauvre femme s’était jetée sur son mari pour essayer de le couvrir de son corps.

Mais le killecroff grinça son sinistre rire et plongea ses doigts crochus dans l’épaisse chevelure du tisserand ; d’un seul effort, il l’enleva à cette faible égide et rejeta Ketha loin de lui.

Ce fut alors entre le mort et le vivant un combat horrible sans pitié ni merci.

Ketha s’accrochait en sanglotant aux vêtements de son mari ; elle invoquait Dieu et implorait même jusqu’au damné.

Hermann étreignait de toutes ses forces les meubles, les murailles, les marches de l’escalier.

Mais l’épouvantable spectre semblait ne pas entendre les prières, ne pas sentir la résistance.

Arrivé à la porte extérieure, Hermann saisit le chambranle et s’y accrocha des ongles et des dents ; Ketha se jeta en travers du chemin.

Fritz la poussa du pied et passa, entraînant sa proie sans se retourner.

Ketha resta évanouie sur le seuil de sa demeure.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quand elle reprit ses sens, la nuit laissait entrevoir les premières lueurs du matin, et une cloche funèbre sonnait le glas des trépassés, car Barbel venait d’expirer chez le recteur d’Arnsberg.