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LES MORTS SE VENGENT.


Une société nombreuse était réunie chez madame de M*** ? qui habite pendant six mois son château, situé dans une des plus belles contrées d’outre-Loire.

C’était le jour de la Toussaint, il faisait froid déjà, et les feuilles jaunies tombaient poussées par la bise sur les allées du jardin. On ne songeait plus aux longues promenades sous les charmilles ; les vendanges étaient faites et les fruits cueillis. Aussi dans la grande cheminée, pétillait un feu clair autour duquel se pressaient de bon cœur jeunes gens et vieillards ; et comme c’était le soir, des tables de jeu portant chacune leur lampe, coiffée d’un abat-jour vert, avaient été dressées aux quatre coins du salon.

Mais le boston et le whist n’amusent guère que les grands parents, et le mistis lui-même n’a qu’un pouvoir borné sur les jeunes esprits. Près du feu, se serrait donc un groupe boudeur ou morose, que la maîtresse de la maison devait chercher à distraire. Malheureusement c’est souvent lorsqu’on cherche une idée que l’on n’en trouve pas. Elle était donc fort embarrassée, quand son partenaire, devinant sa perplexité, s’écria :