Page:Cadiot - Minuit.pdf/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le docteur Maynaud poussa un cri terrible, bondit comme sous la détonation d’une arme à feu, lança autour de lui des regards fous, et au milieu de l’étonnement général, s’élança hors du salon.

Madame de M*** courut à la poursuite du malheureux docteur, appela ses domestiques et ordonna qu’on eût à le rejoindre, à le conduire dans sa chambre, à lui porter tous les secours possibles, à s’informer d’où provenait cette attaque subite. Tout le monde se mit en campagne et battit les cours, les jardins, les corridors. Mais ce fut en vain et nul ne put le retrouver.

La consternation générale suspendit tous les jeux. On se demanda avec effroi quelle douleur avait pu saisir tout à coup le docteur Maynaud et lui donner cet accès de folie. Une inquiétude réelle remplaça bientôt l’étonnement, car le caractère et le tempérament du docteur étaient également opposés à ces scènes violentes. Enfin les domestiques lancés dans toutes les directions, revinrent sans avoir pu s’emparer du fugitif.

Le lendemain matin, cette scène fut naturellement le sujet de toutes les conversations. On envoya savoir des nouvelles jusqu’au village voisin, chez le docteur lui-même. Mais ou ne put recueillir aucun renseignement de sa vieille gouvernante, et ce fut inutile ment que dans l’après-midi chacun des hôtes de madame de M*** essaya de parvenir jusqu’à lui.

Le soir, quand après avoir fait traîner le dîner en longueur, quand après avoir savouré lentement toutes