Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/189

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Et comment le marbre de Carrare peut-il arriver à Paris par la Seine ? il me semble que sa voie la plus directe serait le chemin de fer, qui le prendrait à Marseille pour le déposer boulevard Mazas.

— Oui ; mais, ma chère, la ligne droite, qui est le plus court chemin d’un point à un autre, n’est pas toujours le plus économique. Or, vous savez l’énorme différence du prix des transports, par eau ou par terre. Ces blocs, qui pèsent plusieurs milliers de kilogrammes, ne se manœuvrent qu’avec des peines infinies. Les frais de débarquement, de chargement, de transport, doubleraient le prix du marbre déjà si cher…

— Mais alors…

— Alors, vous allez voir tout à l’heure des montagnes de marbre blanc, grandes et hautes comme des alpes. Il y aurait de quoi peupler toutes les capitales de palais comme ceux de Gênes ; et, tenez ! de votre balcon, en vous inclinant un peu à gauche, vous pouvez voir les silhouettes, aux angles rigides et aux cassures nettes, des montagnes gigantesques de Carrare. Aucune végétation ne vient en rompre les lignes ni en nuancer les teintes bleuâtres. Tandis que les montagnes couvertes de neige arrondissent les angles de leurs cimes, celles-ci semblent déchirer le ciel de leurs arêtes aiguës.

« Eh bien ! la mine que vous pouvez aussi