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rent conduire par leur voiturin à la ville de Carrare pour s’y reposer pendant la forte chaleur du jour.

Mais, tandis que les chevaux et le cocher faisaient la sieste à l’albergo dell’ Aquila nera, M. et Mme de Morelay parcoururent cette ville blanche, où les édifices publics, les maisons, les murs de clôture, les pavés, le cailloutage même qui macadamise les routes, tout est en marbre statuaire. Ils allèrent voir le dôme, le théâtre, et jeter un coup d’œil dans les ateliers qui s’ouvrent à tous venants sur les rues.

Là, ils admirèrent des vierges, des christs exécutés avec une habileté de main extraordinaire ; ici des statues, gracieuses copies de l’antique ou des œuvres contemporaines les plus célèbres ; ailleurs, des vases ornementés avec une richesse prodigieuse, des fruits rendus avec perfection et coloriés à la cire ; enfin des groupes, des statues, des bas-reliefs gigantesques, sculptés pour la première fois par des artistes illustres, français et italiens.

« Souvent, dit M. de Morelay à sa femme, souvent nos grands statuaires viennent exécuter à Carrare leurs plus importants travaux ; et, si vous pénétriez dans quelques-uns de ces ateliers, vous y verriez peut-être l’ébauche de la statue que vous admirerez au prochain Salon. »

Mais c’était le moment de la forte chaleur, et, par conséquent, l’heure de la sieste. Les