Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/203

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M. de Morelay se retourna fier et interrogateur, ému à son tour, et tout prêt à demander compte à cet inconnu d’une démonstration audacieuse.

Mais l’inconnu avait disparu.

Le mari toutefois demeura un instant immobile, tandis que la femme, de rouge, devenait pâle, et tremblait d’inquiétude après avoir tremblé de colère.

Puis, personne ne reparaissant, la comtesse murmura :

« Ce n’est rien, ne faites pas attention…, moi-même peut-être je me serai trompée…

— Ces Italiens sont très avantageux, » dit le comte en manière de conclusion à l’incident.

Un moment après il ajouta :

« C’était donc beau, ce que vous regardiez là ?

— Oh ! reprit Mme de Morelay, honteuse et menteuse pour la première fois, je ne sais trop, un Bacchus, je crois… »

Quand ils arrivèrent à l’albergo dell’ Aquila, ils trouvèrent leur voiture attelée et leur vetturino prêt.

« Voulez-vous voir Massa ? dit le comte ; nous en sommes bien près ; mais il n’y a rien de curieux, sauf peut-être le vieux château fort…, et nous n’aurions guère le temps d’y grimper et d’être à la Spezzia pour l’heure du dîner.

— Retournons à la Spezzia, dit la comtesse ; je suis fatiguée… »