Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/224

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— Alors, il faut donc se résigner à perdre ce procès par défaut ?

— Nullement. En partant aujourd’hui même, j’arriverai pour comparaître. En vingt-quatre heures, par la malle-poste, je puis être à Gênes. J’y trouverai toujours un paquebot en partance pour Marseille. De Marseille à Paris, il faut encore vingt-quatre heures… Vous voyez que je puis être rendu dans quatre jours, si le paquebot ne me fait pas attendre.

— Alors, moi…

— Vous m’attendrez ici. Je serai de retour dans neuf ou dix jours, et nous exécuterons alors notre projet de voyage à Florence. » La comtesse devint toute pâle. Sa conscience lui criait impérieusement de ne point s’exposer au danger.

« J’aime mieux partir avec vous ! s’écria-t-elle.

— Et pourquoi ?… qu’avez-vous ?… on dirait que vous avez peur de rester ici… Pourtant vous êtes bien restée tout l’hiver à Rome, seule avec votre femme de chambre.

— J’y avais des amis…, des relations…

— Ne sauriez-vous rester dix jours à lire et à vous promener dans le plus beau pays du monde ?… En vérité, Louise, je ne reconnais plus en vous la femme sensée et raisonnable que j’étais accoutumé à trouver…

— Je vous assure, reprit-elle en rappelant