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XXXII

Lorsque la comtesse se trouva seule, la fièvre qui l’agitait depuis le matin se calma un peu. Satisfaite d’avoir fait consciencieusement tous ses efforts pour partir de la Spezzia ce jour-là même, elle attendit sans angoisse le résultat des démarches de l’hôtesse.

« Après tout, se dit-elle, si je ne puis partir aujourd’hui, je partirai demain… Suis-je donc si faible que je doive redouter de passer ici quelques heures de plus ?… »

Le cœur lui sautait dans la poitrine…

« Oui ! je dois partir…, il le faut…, » dit-elle.

Elle prit un journal français et lut la même ligne dix fois, puis sauta sans ordre et sans suite d’une colonne à l’autre ; sa pensée ne pouvait se fixer.

Le temps passait pourtant.

À quatre heures et demie, l’hôtesse parut et annonça qu’il fallait absolument renoncer à trouver un voiturin disponible et des chevaux frais pour le jour même ; mais elle en promit pour le lendemain matin, à l’heure que fixerait la comtesse.