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Page:Cadou - Poèmes choisis (1944-1950), 1951.djvu/31

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SYMPHONIE DE PRINTEMPS

Ô vieilles pluies souvenez-vous d’Augustin Meaulnes
Qui pénétrait en coup de vent
Et comme un prince dans l’école
À la limite des féeries et des marais

En un pays mené de biais par les averses
Et meurtri dans son cœur par le fouet des rouliers
Le lit défait du garde-chasse
Les chemins creux du monde entier
C’est là que je t’attends c’est là que je te veille
Printemps comme un chanteur des rues printemps pareil
À la petite lumière d’un vélo sur la route
Voici que le plus simple entre nous s’émerveille
D’avoir entre les mains un bouquet de jonquilles
Et l’oiseau qui dormait encore se souvient
D’une fenêtre au bout du monde