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Page:Cadou - Poèmes choisis (1944-1950), 1951.djvu/32

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Peut-être que là-bas dans les terres perdues
Une jeune fille de famille toute nue
Se dresse à la croisée ouverte et se regarde
Dans un morceau de lune triste comme un parc

Peut-être bien que c’est ainsi dans les romans
Une grosse cloche avec le printemps dedans

Mon Amour tu es là comme une herbe qui penche
Sa longue écriture douce sur la page
Et je lis dans tes yeux et tu peux bien baisser
Ta paupière pareille à du genêt mouillé
J’épelle à haute voix comme un enfant qui dort
La chaude et mesurée syllabe de ton corps.