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Page:Cadou - Poèmes choisis (1944-1950), 1951.djvu/48

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Mon fils sera — noblesse oblige !
Instituteur dans un hameau
Qui reconnaît pas dans la neige
Saura dénouer liens du cerveau !

Ainsi parlait Père Essénine
Dans la Russie de Nicolas
Ignorant certes que Pouchkine
Sur son cheval menait son gars

À travers nuit gel et villages
Et dans le temps cerclé de fer
Vers un château de sept étages
Sous les mélèzes de l’enfer !

J’ai vécu comme toi parmi les hordes villageoises
Ô Serge et j’ai bien écouté
Les chiens qui boivent dans l’écuelle de la lune
À l’odeur d’églantine et de menthe coupée

Je t’apporte un printemps tout neuf ô mon Poète
Et tel que n’en connut la ferme de Riazan
Alors que ceint de cuir tu promenais tes bêtes
Le long d’un abreuvoir de lumière et de sang

Ah ! dis bonjour à cousin Serge cheval triste