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Page:Cadou - Poèmes choisis (1944-1950), 1951.djvu/52

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Et ses cheveux sont aussi blancs
Que les cailloux du cimetière

Ayez pitié d’un faux aveugle
Qui délaissant mère et maison
S’en est allé veule et tout seul
Frapper à l’huis des horizons.

J’ai connu Moscou la cruelle
Et les matins en troïka
Lampe à gaz ne vaut point chandelle
Quand elle brûle tout là-bas

Au bord du monde entre deux saules
Et que dans l’aube pour mourir
Elle se penche sur l’épaule
D’un enfant en mal de dormir !

Adieu charmante Isadora
Qui dansais comme on tord un linge
Serge mort tu le danseras
Devant un parterre de singes

Tu diras à l’Américain
Pourvoyeur de destins illustres
Que j’ai soufflé un beau matin
Les vingt-neuf bougies de mon lustre