Page:Cadoz - Initiation à la science du droit musulman, 1868.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


SECTION II

Des foroû’â eddîne


Les foroû’â eddîne, ou branches de la religion, constituent le culte.

Le culte eddîne[1] comprend, d’une manière intime et inséparable, tant l’hommage que les hommes doivent à Dieu, que l’accomplissement de leurs devoirs sociaux ; car Dieu n’a pas créé des droits pour lui exclusivement, il en a créé aussi pour les hommes, et les leurs lui sont aussi chers que les siens. C’est en ce sens que le mot eddîne indique pour Dieu sur les hommes des droits, et, pour les hommes entre eux, des droits et des devoirs.

Le culte réclame l’islâm ou la soumission extérieure à la loi de Dieu, en outre de l’imâne ou de la soumission intérieure à cette loi[2], ce qui veut dire que la pratique ne peut aller sans la foi, parce que la pratique seule ou est guidée par l’intérêt, ou est le fruit de la contrainte ou de l’hypocrisie, et que la foi ne peut aller sans la pratique, parce que le défaut de pratique constitue une désobéissance à la loi de Dieu. En résumé, pour être réellement mahométan, il faut croire à ce que Dieu a révélé et y conformer ses actions, car les démonstrations de celui qui croit ne peuvent être suspectes.

  1. Le mot eddîne indique ici la dette religieuse, qui consiste à pratiquer ce qui a été révélé. Et, afin qu’il n’y ait pas de confusion, on indique par eddéïne la créance ou la dette qui résultent d’un engagement privé.
  2. Ibn-Salamoune définit el imâne ainsi : el imâne houa ettes’diq el h’âs’il fil qalb : ce qu’on appelle el imâne, c’est la sincérité qui doit régner dans le cœur.