Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/104

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§. — Israël en fin de compte a pris pour sa dispersion et elle a dû prendre le monde que Rome avait fait, le monde que tout le monde a pris. Et il n’est point téméraire de dire que Israël a continué une cité spirituelle de dispersion temporelle dans la même forme de monde, dans le même moule de monde, dans le même berceau de monde où la chrétienté fondait une cité spirituelle de resserrement temporel. Ou au moins de condensation temporelle. Comme en somme la mer et les sables de la mer épousent tout de même les mêmes bords.

§. — Et depuis ces témoins du dehors ont vécu en marge de la chrétienté. Mais en un sens ils n’ont point vécu en dehors de la chrétienté, (pour un historien du monde, pour un historien de l’hisloire universelle), puisqu’ils ont vécu en marge. Ils s’étaient coulés autrement dans le même moule temporel, dans le même monde, dans la même terre mesurée, les uns pour y témoigner dans la communion, et les autres pour y témoigner dans la dispersion. Et comme une marge d’in octavo n’est essentiellement pas la même qu’une marge d’in-18, c’est-à-dire comme la marge est essentiellement liée au texte dans le format et commandée par le texte dans le format et commandée par le format, ainsi et dans ce sens et dans le même livre ils sont la marge de chrétienté. Ce qui revient à dire que c’est encore le soldat romain qui a jalonné la dispersion d’Israël.

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