ment de l’École Normale Supérieure. Croit-on qu’il soit
sans inconvénient de laisser à la tête et au commandement
de toute cette jeunesse un général vieilli, et un
général fatigué. Et qu’il n’y ait pas dans le civil des
inconvénients comme dans le militaire. Ou alors, si
vraiment le poste de directeur de l’École Normale est
tel qu’on peut le tenir vieilli et fatigué, alors qu’on
supprime ce poste et qu’avec cet argent on achète des
Rimailho. Le secrétaire général de l’École fera très bien
le « travail ». Surtout qu’il a lui-même un petit coadjuteur.
M. Lavisse n’est point un grand écrivain, ni un
grand poète à qui l’État doive assurer le pain de ses
vieux jours. D’abord il aurait une excellente retraite.
Ensuite il a touché toute sa vie des traitements suffisants
et chez les éditeurs, généralement pour le travail
des autres, des droits d’auteur qui lui ont certainement
permis de prendre un livret à la caisse d’épargne. Nous
sommes tellement bons, mon jeune camarade, que tout
ce que nous demandons c’est qu’on prie poliment
M. Lavisse d’aller jouir en paix de sa retraite, c’est
qu’on envoie M. Lavisse jouir en paix de sa retraite, au
Nouvion en Thiérache, c’est qu’on renvoie M. Lavisse
à ses chères études. Et il aura le droit de prononcer
des discours de distribution de prix toute l’année.
§. — Telle est notre cruauté, mon cher camarade ; et telle est aussi notre audace. Ce que nous demandons est bien simple. Nous demandons que les généraux qui nous conduiraient à la défaite et à la capitulation ne soient pas maintenus à la tête de l’armée.