faut tout de même une condition : c’est que les vieillards
se respectent eux-mêmes. Mais si les vieillards
s’adonnent à la pire des débauches, à la seule peut-être
des débauches, qui est l’irrespect, s’ils ne respectent
rien, ni les lois ni les mœurs, et si ainsi ils ne se respectent
pas eux-mêmes, faut-il donc que nous respections
cet irrespect ; et ces irrespectueux. Faut-il que
nous respections cette dérision.
§. — Ici encore que messieurs les vieillards commencent. Le respect est un. Il y a entre celui qui respecte et ce ou celui qui est respecté, entre celui qui respecte et ce ou celui qui est l’objet du respect par le respect même, par le ministère du respect une telle liaison, organique, sentimentale, et presque sacramentelle, que le respectueux seul peut se vanter d’être respectable.
§. — Il en est des vieillards comme des femmes. Plus un être reçoit de la nature et de sa situation d’état un respect naturel, plus il y a scandale et bassesse quand ce même être le premier manque à ce même respect, quand ce même être le premier manque à se respecter lui-même ; et à respecter le monde ; et ainsi encore à se respecter lui-même. De même qu’une femme ivrognesse fait un spectacle infiniment plus douloureux qu’un homme soûl, (et un spectacle qui nous touche à ce point même de cicatrice où la douleur est intolérable),